Et si ce qui te bloque aujourd’hui… était une promesse faite il y a 20 ans ?

Tu as changé. Évolué. Mais tu continues de vivre en fonction d’engagements passés, de rôles que tu n’as pas choisis consciemment, d’attentes familiales, conjugales ou sociales qui ne te correspondent plus. 

C’est ce qu’on appelle la loyauté invisible. Une force silencieuse, insidieuse, qui te lie à une version ancienne de toi-même, parfois au détriment de ton vécu actuel, de tes besoins présents, de ton chemin profond.

Cet article explique ce paradoxe souvent méconnu mais d’une puissance psychique considérable. 

Décryptons ensemble cette forme de loyauté qui, sous couvert d’amour ou de responsabilité, peut devenir une entrave à la liberté d’être soi.

Qu’est-ce que la loyauté invisible ?

Le concept de « loyauté invisible » a été formulé par Ivan Boszormenyi-Nagy, psychiatre hongro-américain, pionnier de la thérapie familiale et de la psychogénéalogie. Il est le fondateur de la thérapie contextuelle (une forme de thérapie intergénérationnelle).

Dans son ouvrage Invisible Loyalties: Reciprocity in Intergenerational Family Therapy (1973), il montre que chaque individu appartient à un système familial régi par une forme de justice relationnelle, fondée sur les principes de donner, recevoir et rendre.

Lorsqu’un lien reste déséquilibré, ou lorsqu’une dette symbolique n’a jamais été reconnue ni résolue, l’individu peut se sentir inconsciemment redevable.

Il en résulte une forme de fidélité implicite et silencieuse, souvent inconsciente, envers les membres de sa famille ou de son entourage, y compris au détriment de ses propres besoins ou élans de vie.

Cette loyauté peut se manifester de multiples façons :

• rester dans une relation ou un environnement devenu toxique pour ne pas faire de peine ;
• saboter sa réussite pour ne pas « dépasser » un parent ou un conjoint ;
• reproduire un schéma familial par automatisme, même s’il ne convient pas.

Le tout sans que cela soit conscient.

Des promesses faites… à une autre version de soi

Il n’y a pas que les loyautés envers les autres. Il y a aussi celles envers soi. Ou plutôt, envers une ancienne version de soi. Celle qu’on était à 20 ans, pleine d’idéaux, de projections, de désirs figés dans le temps, de principes immuables…

Rester dans une voie professionnelle « parce qu’on s’était promis de réussir dans ce domaine ». Continuer une histoire d’amour parce qu’on a dit « toujours ». Se battre pour un projet qui n’a plus de sens… juste parce qu’on y a déjà mis tant d’années.

C’est une forme de loyauté à soi, mais à un soi révolu. Et cela crée un conflit interne intense : entre ce qu’on était, ce qu’on a cru vouloir… et ce qu’on ressent aujourd’hui.

Entre amour, devoir et peur de décevoir

Ce qui rend ces loyautés invisibles si difficiles à identifier et à briser, c’est qu’elles sont souvent liées à l’amour. À la peur de faire de la peine. À la peur d’abandonner ou d’être abandonné.

Dans les relations familiales notamment, elles prennent racine très tôt :

• « je ne peux pas déménager, mes parents comptent sur moi » ;
• « je dois être le pilier, c’est mon rôle dans la famille » ;
• « je suis celle/celui qui réussit, je n’ai pas le droit d’échouer maintenant ».

Derrière ces justifications se cache souvent la peur du rejet, du conflit, ou d’être perçu comme égoïste. Mais à vouloir éviter le conflit externe, on crée un conflit interne. Et ce dernier, bien souvent, étouffe en silence.

Les signes d’une loyauté invisible en action

Voici quelques indicateurs possibles :

• Un mal-être diffus dans certains liens proches (ex : tu ressens de l’irritabilité ou de la fatigue à chaque appel de ta mère, sans oser réduire la fréquence des contacts).

• Le sentiment d’être bloqué(e) dans une situation sans comprendre pourquoi (ex : tu ne postules jamais à ce job ailleurs parce que ton frère a besoin de toi près de la maison familiale).

• Une culpabilité irrationnelle à l’idée de changer ou de partir (ex : tu restes dans une relation tiède depuis des années parce que « tu as promis que tu ne serais jamais comme ton père qui a quitté le foyer »).

• L’impression de vivre pour les autres (ex : tu choisis un mode de vie ou une carrière pour faire plaisir à ta famille, sans t’y reconnaître pleinement).

• Des auto-sabotages inexpliqués (ex : tu rates des opportunités ou tu procrastines dès que quelque chose pourrait te faire “réussir”, par loyauté inconsciente à un parent qui a échoué).

Ces signaux méritent d’être écoutés avec bienveillance. Ils sont souvent le reflet d’un tiraillement entre ton besoin d’autonomie et une loyauté inconsciente à des attachements non pacifiés.

Comment s’en libérer sans rompre brutalement ?

La clé, ce n’est pas de rompre avec tout ni tout le monde. C’est de redonner du sens à ses choix, à partir de qui on est aujourd’hui.

Quelques pistes de travail psycho-émotionnel :

1. Identifier la source de la loyauté.
   Est-elle liée à un parent ? Un engagement passé ? Un rôle figé?
2. Nommer ce qui n’est plus juste.
   Exprimer ce qui a changé. Mettre des mots sur le décalage ressenti.
3. Se donner l’autorisation de changer.
   Rappeler que tu as le droit d’évoluer, même si cela crée du mouvement.
4. Poser des actes symboliques.
   Des rituels, des écrits, des gestes qui viennent clôturer ce qui appartient au passé.
5. Se faire accompagner.
   Un coach psycho-émotionnel peut aider à conscientiser ces schémas et les dénouer en douceur.

Revenir à soi, sans culpabilité

Choisir sa propre voie ne devrait pas rimer avec trahison.
Ce n’est pas égoïste que de se choisir.  C’est, au contraire, une forme de maturité.
À condition que ce choix ne soit pas une fuite, mais une décision consciente, alignée, éclairée.

→ On peut honorer ce qu’on a été, les promesses passées, les liens construits… sans rester enfermé(e) dans une image figée de soi.

→ On peut aimer sincèrement ses proches tout en renonçant à jouer un rôle qui nous épuise, qui ne nous ressemble plus.

→ On peut reconnaître les loyautés invisibles, non pour les rejeter, mais pour les transformer en un lien pacifié, plus adulte, réciproque et libre.

C’est exactement ce chemin-là que propose le coaching de vie en Psycho-Émotionnel :
– mettre de la lumière sur ce qui agit en silence,
– démêler les attachements qui étouffent,
– faire la paix avec ce qui a été,
– et revenir à soi avec justesse, douceur… et puissance.

Pour aller plus loin

Si ce sujet te touche, si tu sens qu’il y a en toi une fidélité silencieuse qui te retient, alors il est temps d’en parler.
Chez B-Lenos, nous accompagnons ces transitions intérieures avec finesse, conscience et respect du rythme de chacun.

Tu n’es pas seul(e). Et tu n’as pas à choisir entre être aimé(e) et être libre.

Découvre en quoi le coaching psycho-émotionnel peut t’aider à reprendre ta juste place.

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